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Peindre pour vivre la liberté.

Ce n'est pas tant le discours autour des oeuvres qui m'importe mais bien l'acte de peindre, de créer librement. Je n'aime pas le carcan de l'obligation de trouver une justification rationnelle à la création. Comme si le plaisir n'était pas suffisant, comme si l'acte de créer n'était pas en soi la manifestation d'une position ferme contre la destruction de la vie. Et si ma motivation fondamentale n'est qu'une simple pulsion incontournable, un besoin primaire à combler ?  Pourquoi cela ne serait-il pas suffisant comme démarche ?

Avec les années j’ai développé une façon de faire, un langage non-figuratif qui me permet d’exprimer ma façon de voir et de ressentir l’intensité de la vie, de déjouer les apparitions figuratives et de faire des compositions singulières. Mais surtout, peindre pour jouer à utiliser certaines règles du figuratif. Des règles qui plaisent au cerveau inconsciemment; le cerveau aime certains rapports de proportions et il va toujours tenter de donner un sens à ce qu’il voit même lorsqu’il n’y a aucune figure, comme dans les nuages et les nœuds dans le bois…  On appelle ce phénomène : paréidolie. Jouer à suggérer des figures alors que rationnellement on sait que ce n’est pas ce qui a été volontairement peint que l’on voit. Chacun interprète le tableau à sa façon, avec sa propre histoire.

 

L’improvisation spontanée est mon rythme de création.

Improviser des compositions de couleurs comme un musicien cherche une nouvelle mélodie. Reproduire le même tableau, refaire toujours la même composition, si bonne soit-elle, m'ennui. À chaque toile, je prend le risque des imperfections de l'improvisation et de l'exploration de l'inconnu. Avec le temps, les tableaux sont autant de traces d'une période vécue. Ils sont le reflet de ma vie enfouie au fond de mon corps, comme des portraits abstrait  de mon âme. J'espère que l'on regarde mes toiles comme on écoute des musiques et des chansons.

 

Ce sont toujours avec les couleurs de l’enfance que j’aime le mieux m’exprimer.

J’aime encore les crayons de bois et le papier mais la peinture acrylique sur une grande surface de toile ou sur un panneau de bois et appliquée avec une grande spatule et/ou un gros pinceau rond, me permettent de jouer avec les couleurs de façon plus satisfaisantes. J’aime les couleurs vives, j’aime les étaler spontanément, sans retenue, rapidement, puis, prendre le temps de les regarder pour construire et jongler avec les imprévus de l’improvisation … Jouer, j’aime jouer. Au fond, c’est ça ma démarche : jouer à composer avec les couleurs!

 

L’abstraction est le langage qui me permet la plus grande liberté.

Katherine Godbout

artiste-peintre

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